Mouvement "Europe & Laïcité"

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Derniers éditoriaux et extraits du bulletin: "Europe et Laïcité"

Dernière mise à jour: novembre 2000.

Editorial du numéro 162

L'Europe et ses régions


Une mode actuelle, étrangement encouragée par certains milieux politiques entichés de "modernisme", cherche à s'imposer à la conscience publique: c'est le RÉGIONALISME, enfant adultérin d'une décentralisation dévoyée et d'une caricature de démocratie.

Partout, cette tendance s'affirme, se développe et se prétend exemplaire. En divers états européens, on voit les nations se fragmenter sous l'effet de pulsions centrifuges, restauratrices d'ancestrales provinces féodales.

Globalement, cela signifie que le rêve d'une cohésion européenne fondée sur la solidarité et la communauté citoyenne, risquerait de laisser place à une nébuleuse de structures politico -administratives autonomisées sous des prétextes culturels voire folkloriques.

Une Europe à 15 qui s'interroge sur le fait de savoir si elle peut se payer le luxe de regrouper 25 ou 30 états nationaux, deviendrait une myriade de sous-états et de débris de nations, dotés chacun de spécificités fermées, sans autre identité commune que la soumission à une pensée unique, sur les plans économique, politique et oecuméniques.

Cet éclatement de l'entité européenne en une mosaïque de régions rendues autonomes, permettrait de gommer les principes fédérateurs existant dans certains Etats historiquement plus évolués ou mieux structurés que les autres.

C'est le sort qu'on réserve à la France dans divers schémas "modernistes" liés aux conceptions fédéralistes de l'Union Européenne.

Ainsi, pour la France, sera-t-il plus aisé de neutraliser certaines spécificités nationales, comme la LAïCITÉ, l'unité nationale, le mono - linguisme officiel.

C'est dans ce contexte que se manifestent en France les prurits nationalistes corses, bretons, basques, alsaciens et autres, encouragés par tous les adversaires de la cohésion républicaine.
D'autres états sont atteints : l'Italie, scindée en plusieurs entités autonomistes (avec le soutien des forces néo-fascistes de la Ligue du Nord), l'Allemangne dont les Länder orientaux ne parviennent pas à s'intégrer à un ensemble germanique civiquement cohérent, la Belgique proche de l'éclatement politique et linguistique, la Grande-Bretagne où l'on reconstitue des sous-pouvoirs ancestralement périmés, etc` Tout cela dans le cadre du modernisme`

Bien d'autres états montrent les conséquences désolantes de leurs éclatements récents: l'ex-Fédération yougoslave, feue la Tchécoslovaquie, l'ancienne Fédération de Russie, l'Autriche, avec les revendications autonomistes de la Corinthie, patrie du leader d'extrême droite Haïder, etc`
Est également démonstratif le cas de l'Espagne, qui s'est volontairement mutilée de son unité nationale républicaine d'antan, et qui paie aujourd'hui, en région basque le prix sanglant des solutions dun régionalisme revendicateur. La solution de l'autonomisme institué montre à l'évidence qu'en cédant aux séparatistes, on n'assure pas pour autant la paix civile.`

C'est en se fondant sur ces réalités inquiétantes qu'en France, certains politiciens
* désireux d'abaisser la République laïque et sociale constitutionnellement indivisible,
* ou soucieux de faire leur marché électoraliste en racolant les voix des citoyens égarés par des excités irresponsables,
s'efforcent de désintégrer l'unité républicaine et la cohésion laïque instituée, cependant que leurs adversaires se renforcent au sein des instances européennes.

Nous pensons que la tradition française est à ces points de vue exemplaire pour l'Europe, car elle offre des solutions de paix civile et de cohésion citoyenne.
Ni pour l'Europe ni pour la France il ne serait bon qu'on laisse faire de telles denaturations.

L'Europe, si elle parvient à se coordonner et à s'harmoniser sur des bases acceptables, a déjà ses régions qui elles, ont besoin d'être préservées et dont l'autonomie doit être garantie et ces régions de l'Europe sont les Nations qui la composent aujourd'hui et qui la rejoindront peut-être demain.

Deux articles du numéro 162:

L'ESPRIT DE PIERRE LAMARQUE SURVIVRA

Il était né l'année où fut votée la loi de Séparation de l'Église et de l'État` 95 années plus tard, il s'éteignait , âgé de 95 ans, et a été inhumé civilement à VICQ, dans ce village de la Haute-Marne qu'il aimait tant`.

Entre temps, il avait voué toute son existence à l'action laïque française et européenne.
En 1954, devant l'ébauche d'élaboration d'une communauté occidentale, lui et quelques amis comprirent spontanément que, si l'idée d'une union européenne leur agréait en tant que perspective de paix et de possible solidarité internationale, les promoteurs de cette institution, étaient tous des hommes de la démocratie - chrétienne, cléricaux de culture et de convictions. Et que cet amarrage confessionnel faisait courir un sérieux danger à la Laïcité en France et à son nécessaire essor en Europe.
C'est pourquoi Pierre et ses amis créèrent le CENTRE D'ACTION EUROPÉENNE DÉMOCRATIQUE et LAÏQUE , et lancèrent un bulletin : "EUROPE et LAÏCITÉ" dont l'audience ne cessa de se développer.
A l'oeuvre ainsi entreprise, Pierre LAMARQUE allait consacrer toute son énergie, sa générosité, son intelligence créatrice et son sens aigu de l'analyse politique sans compromission.
Homme de grande culture, doué d'une mémoire exceptionnelle, ses qualités d'historien et de militant actif lui acquirent bientôt une réputation internationale dans les milieux humanistes et laïques européens. Grâce à lui, le C.A.E.D.E.L. acquit vite une position de référence appréciée dans tous les milieux humanistes.
Dans cette tâche, Pierre témoigna d'un amarrage sans concession aux valeurs et aux implications de la Laïcité et de la République, refusant de laisser son action se dévoyer dans les dérives politiciennes d'une prétendue "Laïcité nouvelle", chère à nos adversaires, et aux laxistes de tous bords qui en faisaient leur profit..
Pierre LAMARQUE, en cette matière comme en toutes choses, fut l'exemple vivant de la fermeté, de la rectitude et de la fidélité.
Son exemple et son souvenir nous guident en permanence. Pour les hommes de conviction, il n'est pas de véritable mort, tant que survivent les idées qu'ils ont défendues et servies: C'est le cas de Pierre LAMARQUE . Ceux qui lui ont succédé au CAEDEL, et à EUROPE et LAÏCITÉ, et à qui il a transmis le flambeau, ceux-là assureront, par leur engagement poursuivi, la pérennité de son ¦uvre et de son idéal.

Sa disparition nous peine énormément.
A tous les siens, à sa famille, à ses camarades, ses amis et ses frères, nous exprimons l'assurance de notre profonde solidarité.


Israël-Palestine: la folie partagée.

Dans le contexte de démence et de haine qui caractérise, plus que jamais cette région du monde, à quoi bon ressasser les faits, les actes, les déferlements réciproques de folie meurtrière? les médias nous ont abreuvé d'images révulsantes : notre opinion est faite`
A quoi bon prendre parti ? Même si, pour des raisons aussi partiellement légitimes qu'injustes, on sélectionne l'indignation, c'est à une terrible incompréhension que se heurte l'esprit.

Alors que dire, sinon rappeler cette évidence morbide que tant de haine réciproque et de folie partagée sont presque exclusivement imputables aux détestables excès auxquels mènent le goût du sacré, la passion religieuse, le sentiment communautariste, tout ce que nous laïques, croyants ou incroyants, agnostiques ou athées, détestons le plus, globalement et sans préférence de camp.

Car enfin : alors que des esquisses de compromis possibles semblaient se dessiner, voulues par des négociateurs rivaux (bien que tous sans doute de bonne volonté), encore une fois c'est pour la possession passionnelle d'un petit kilomètre carré de terre réputée "sainte" par les uns, "sacrée ou patrimoniale" par les autres, que tout s'est enflammé et que le pire s'est déchaîné.

Il a fallu cette folie collective pour qu'enfin quelques rares chroniqueurs occidentaux, témoins longtemps stériles des démences antérieures, hasardent enfin un message d'une opportunité évidente : c'est dans le cadre d'une laïcité statutaire que JERUSALEM pourra un jour offrir à tous ses habitants des conditions de vie acceptables par tous.
C'est un triple malheur, pour une ville que d'être triplement sainte. Cette triple malédiction ne peut se dominer que par une déconfessionnalisation des solutions possibles pour l'administration et pour le contexte convivial.

Le fanatisme religieux s'alimente de formules dangereuses comme la "Terre promise" ou "le Peuple élu", autant que par la croyance que le combattant mort au combat est un martyr assuré d'entrer au paradis d'Allah et que la "guerre sainte" est une voie de salut`
Ayons la franchise de l'affirmer clairement: tous ceux qui aujourd'hui encore profèrent de telles absurdités sont les vrais responsables des malheurs moyen-orientaux.
Les voix timides qui se risquent à proposer des solutions laïques seront peut-être enfin entendues par une minorité d'esprits restés sains et mesurés, et leur action neutralisera peut-être la malfaisance également minoritaire des extrémistes tant israéliens que palestiniens, tant juifs que musulmans.
En dépit de toutes les outrances et des affrontements, l'idée laïque s'affirme en ISRAËL où les religieux extrémistes sont de plus en plus contestés sans cesser pour autant d'être malfaisants. Nombre de leaders palestiniens s'efforcent de déconfessionnaliser leurs revendications nationales et de calmer les mouvements islamistes les plus dangereux.

Si une action diplomatique positive est possible de la part de l'Europe, c'est de proposer des solutions dégagées des fanatismes religieux et de les faire prendre en compte par les intéressés.

Autres extraits du numéro 162:

La délégation portuguaise.

Un discours scandaleux de l'ambassadeur de France au Vatican.

Extraits du numéro 160

Repentance ou absolution?

Les actes de contrition et autres demandes multiples de pardons réitérés par le Vatican et sa hiérarchie font florès avec l'avènement du bimillénium.

Belle occasion pour l'Eglise de procéder à un sévère examen de conscience ` savamment orchestré, afin de faire croire que: " C'est promis, juré, on le fera plus` Amen!"

Même renouvelés sur tous les tons par les princes de l'Eglise et leur Souverain Pontife, les actes et paroles de repentance ne peuvent si facilement convaincre et encore moins faire oublier `
On ne peut pas si facilement passer par profits et pertes toute la kyrielle de méfaits historiques dont l'Eglise d'aujourd'hui croit habile de s'auto-accuser.

Qu'on en juge:

L'antijudaïsme théologal, les croisades, l'Inquisition, les répressions féroces contre les hérétiques lors des guerres de religions et autres circonstances, les mises à l'Index, le mépris à l'égard des femmes, les excommunications, les bûchers, l'esclavage encouragé, l'obscurantisme culturel, philosophique et scientifique, le soutien aux dictatures les plus sanglantes (en Europe, en Amérique du Sud, en Afrique, au Rwanda, au Congo ex-belge, en Asie du Sud-est et ailleurs), le silence sur la Shoah, tout cela figure au palmarès de la honte que reconnaît la hiérarchie vaticane dans son document intitulé "Mémoire et réconciliation", rendu public il y a quelques jours de cela . Mgr Ratzinger assume cet héritage, avec ces savoureux commentaires:

"(Il faut choisir) une voie intermédiaire entre l'apologétique qui chercherait à tout justifier,
et la culpabilisation indue fondée sur l'attribution de responsabilités historiques insoutenables"

Ce qui est en outre insoutenable, c'est le cynisme vaticanesque lorsque le même document précise:

"Le chrétien (d'aujourd'hui) est solidaire de son Eglise. Lorsqu'on entre dans l'Eglise, on épouse une histoire familiale`"

Même Henri Tincq, le très pieux chroniqueur religieux du journal "Le Monde", qui après avoir parlé de la "monstrueuse histoire de l'Eglise, (`) à la fois sainte et pécheresse" commente ainsi cette sinistre attitude du Saint-Siège en l'an 2.000:

"On peut regretter que ce document reste muet sur le rapport entre le pardon, la justice et la réparation. Que vaudraient en effet des demandes de pardon à répétition qui donneraient bonne conscience à tout le monde et maintiendraient l'impunité dans l'histoire contemporaine ?"

Bien dit, M. Tincq (un peu tardivement peut-être ?) mais pour confirmer votre opinion relative au rôle de l'Eglise dans l'"histoire contemporaine", sans doute approuverez-vous le contenu de notre article sur l'Autriche actuelle, intitulé "La peste brune et le goupillon"?

E. Pion, Président du MEL.


Intégrer l'Islam à la République?


L'idée n'est pas nouvelle; plusieurs ministres de l'Intérieur successifs ont tenté d'y parvenir, afin semble-t-il, de "démarginaliser" les résidants musulmans en France (naturalisés Français ou non) et de les arracher à l'influence d'animateurs cultuels islamistes originaires de divers pays étrangers.

Ces gens colportent des pratiques religieuses fort différentes les unes des autres, souvent en rivalités entre elles, théologiquement en désaccord sur les interprétations du Coran, et sont souvent très influencés par les fondamentalistes revendicateurs et antirépublicains. Le financement de ces groupes est souvent assuré par des états étrangers, musulmans bien sûr, voire intégristes comme l'Arabie Saoudite, le Soudan ou le régime afghan, ce qui fragilise et déstabilise encore davantage les communautés musulmanes installées en France.
A cet état de choses peu propice à l'intégration des musulmans à la société française, s'ajoute le fait, qu'à part pour ceux de confession chiite, il n'existe pas de clergé musulman hiérarchisé, capable de s'exprimer au nom de la communauté.
Enfin, il faut prendre en compte un certain nombre de réalités socio-culturelles qui compliquent encore les choses:
* les musulmans résidant en France possèdent de rares lieux de cultes, et ceux dont ils disposent sont souvent peu reluisants sur le plan matériel (anciens garages, parkings reconvertis, sous-sols récupérés, friches industrielles transformées en mosquées, etc`);
* la nature des pratiques cultuelles musulmanes est souvent jugée gênante par l'environnement citadin non musulman;
* sociologiquement, les immigrés issus des pays de l'Islam, sont souvent marginalisés (voire ghettoïsés) par l'opinion publique et les autorités locales;
* la diffusion de l'instruction publique y rencontre d'énormes difficultés et parfois de nombreuses résistances, d'où un repli fréquent des intéressés sur une culture islamo-africaine qui les isole encore davantage de la société dite d'accueil;
* le chômage et l'inadaptation au système scolaire accroissent la fracture sociale et ses conséquences de non-intégration.

Pourtant, des éléments positifs et peut-être prometteurs, existent:

* les immigrés des seconde et troisième générations sont souvent très désireux de se faire une place au sein de la société française, et plus globalement occidentale, avec un souci d'intégration durable, sans perte d'identité culturelle originelle;
* toute une fraction de la communauté musulmane (surtout féminine) résidant en France manifeste une adhésion très intéressée pour les principes républicains, et notamment pour tout ce qui concerne le statut de la femme française et les modalités de vie familiale; les laïques ont là un rôle positif à jouer`
* l'influence des mouvements associatifs et des organismes sociaux de terrain favorise l'harmonisation sociale, encore largement insuffisante cependant, les attitudes d'exclusion et de ségrégation étant loin d'avoir disparu, surtout au sein de l'opinion publique française;
* ce sujet, a contrario, de très influents mouvements civiques de solidarité existent et militent pour obtenir des mesures de défense, de justice et pour la promotion des résidants d'origines musulmanes. On trouve même quelques positionnements (hyperminoritaires) de citoyens français prêts à toutes les adaptations imaginables des modalités de vie civique, en faveur d'une communautarisation de l'institution républicaine. (Voir ci-dessous: "ne pas pousser le bouchon trop loin").

Un accord négocié par le Ministère de l'Intérieur.

C'est en ayant présentes à l'esprit ces données du problème (et quelques autres aussi, notamment sur la nature des islam(s) en question) qu'on peut se faire une idée personnelle sur ce qu'il est convenu d'appeler "les projets Chevènement".

Prenant la suite des tentatives avortées de ses prédécesseurs, notre ministre de l'Intérieur dont on ne peut suspecter l'attachement républicain, tente de conclure un accord avec un certain nombre de représentants (plus ou moins mandatés) des collectivités musulmanes en France. Son but est d'avoir affaire ("enfin !", dit-on place Beauveau) à un organisme responsable s'exprimant au nom de la communauté musulmane installée en France, dont le poids culturel s'affirme toujours davantage, même si sur le plan des pratiques religieuses, les choses doivent être quantitativement nuancées surtout chez les nouvelles générations.

Bref un texte d'accord civique a été établi entre trois organisations musulmanes régionales et cinq grandes mosquées de province et de Paris. De cette laborieuse négociation, ressortent quelques accords de principe et de dépails pratiques:

* Droit pour les musulmans de fonder des associations cultuelles (selon la loi de 1905), libre exercice du culte dans des édifices "librement acquis et utilisés", à l'exclusion de "toute activité politique";
* possibilité pour les collectivités locales de garantir des empruts contractés pour la construction de lieux d'exercice du culte (`) et de participer financièrement à la réparation des édifices affectés au culte public et appartenant à des personnes privées.
* les ministres du culte, choisis par les musulmans eux-mêmes, devront être recrutés par les associations cultuelles; "il serait souhaitable, dit l'accord, que qu'ils soient majoritairement de nationalité française et disposent d'un niveau culturel et religieux approprié à leurs fonctions";
* en ce qui concerne les prescriptions vestimentaires et alimentaires "les pouvoirs publics n'ont pas à les connaître"; toutefois, dans l'enseignement et les services publics, il faudra assurer le respect des règles établies et notamment ne pas arborer de signes d'appartenance religieuse (à comparer avec la jurisprudence du Conseil d'Etat);
* en ce qui concerne le régime des cimetières, les maires auront le droit de regrouper les sépultures musulmanes, à condition que cet ensemble ne soit pas isolé du reste du terrain municipal;
* en matière de fêtes religieuses musulmanes, trois d'entre elles sont reconnues officiellement.

Nos commentaires

1 - L' intention du ministre est louable dans son principe, s'il s'agit de confirmer les droits (non spécifiques) des musulmans à pratiquer librement leur religion et à vivre leur culture dans le cadre des lois de la République, identiques pour tous.
2 - L'accord passé est loin d'inclure toutes les tendances musulmanes représentées en France, fort divisées entre elles.
3 - Certains points sont en contradiction évidente avec l'esprit de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat, et notamment sur le fait que la République ne reconnaît, ne subventionne aucun culte, et qu'elle ne considère que de libres citoyens, tous placés sous la garantie commune des principes constitutionnels, notamment de la laïcité, globalement assurée pour chacun d'eux, quelle que soit sa confession ou sa non-appartenance religieuse.
4 - Les entorses constatées ne sont pas des violations fondamentales des principes constitutionnels, mais peuvent servir de prélude à de dangereuses extensions ultérieures, notamment sur le plan de la reconnaissance et l'institutionnalisation d'un communautarisme ethnique et religieux.
5 - Ce n'est pas à l'Etat républicain qu'il revient d'organiser une religion: c'est l'affaire des pratiquants, dans le respect de la loi républicaine et de leur indépendance collective.
6 - Bien entendu, tous les partisans du laxisme institutionnel (*), notamment en matière de laïcité oecuménique, plurielle et religieusement diversifiée, se réjouissent de ces nouvelles entorses faites à la laïcité républicaine, entorses permettant de justifier d'ultérieures violations et d'antérieures dérives ("Laïcité 2000").
7 - Quelles dispositions spécifiques seront demain réclamées par les "nouvelles croyances" et les sectes? D'énormes vides existent dans ce projet d'accord qui nous apparaît plus inquiétant que prospectif.

En attendant d'apprécier les effets éventuels de cette tentative ministérielle, il faut une nouvelle fois, rappeler aux laïques de toutes sensibilités politiques, la nécessité de rester vigilants et déterminés.

(*) voir la revue de la Ligue Française de l'Enseignement et de l'Education Permanente, les "Idées en mouvement" de Mars 2000, pages 14 et 15.


Autres documents:

La délégation régionale "Europe et Laïcité" pour l'Aquitaine.
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