Mouvement Europe et Laïcité

 

LETTRE  ÉLECTRONIQUE  n° 101

(du 4 juillet 2005)

 

Nous avons décidé que les Lettres Électroniques seront dorénavant numérotées.

Tenant compte de l’existence des Lettres précédentes, convenons que la présente Lettre portera arbitrairement ce numéro 101.

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Après le 29 Mai 2005……

 

                                               ET  MAINTENANT  ?

 

 

 

Le temps est venu de faire le point sur les réalités européennes telles qu’elles se présentent après le double refus du projet de constitution par les opinions publiques de deux des pays fondateurs. Tout a été dit (et son contraire aussi) par les milieux politico-médiatiques qui ont été désorientés par l’évolution des situations.

 

Il est nécessaire pour nous, militants laïques européens, de nous mettre une fois de plus au clair, en fonction de nos positions et des valeurs que nous défendons.

 

·        La non acceptation du projet de traité met en suspens les articles et les aspects inacceptables qu’il contenait au regard de la laïcité, et en matière de dogmatisme socio-économique.

 

·        Il convient de remarquer que les motifs laïques de refus n’ont pas été toujours fermement exprimés, même par certains partisans du NON : notre combat continue pour faire prendre conscience de la gravité du péril, mais pour l’instant, le pire a été évité.

 

·        Les suites institutionnelles du double échec référendaire franco-néerlandais laissent en suspens l’évolution possible d’une éventuelle et future constitution européenne.

 

·        L’échec du sommet européen de Bruxelles en mai dernier confirme que les modalités de fonctionnement de l’Europe maastrichtienne sont irréalistes et dangereuses : ce n’est pas le refus franco-néerlandais qui est la cause de l’éclatement en gestation, c’est exactement l’inverse : les incompatibilités d’intérêts rivaux, associés en une impuissance souveraine systémique, ont éclairé nos opinions publiques. Celles-ci exigent aujourd’hui des modifications profondes aux perspectives de communauté européenne.

En tant que mouvement laïque attaché à la démocratie, nous participons à l’approfondissement des problèmes institutionnels.

 

·        Nous déclarons une nouvelle fois qu’avant d’élaborer un nouveau traité, il convient de poser la question, prioritaire et primordiale de savoir quelle part de souveraineté nous sommes prêts à abandonner, dans quels domaines, et dans quelles perspectives.

 

·        Question subsidiaire autant qu’évidente, jamais clairement ni posée ni résolue :

- Voulons-nous et pouvons-nous envisager une Europe fédérale dotée d’une forte supranationalité qui dissoudrait les Etats dans un centralisme eurocratique ?

- Ou au contraire, pensons-nous préférable d’édifier une entité confédérale qui assurerait une coopération internationale renforcée, entre États-membres, partageant de solides intérêts communs ?

 

·        Liée à cette interrogation jamais formulée par les eurocrates, se pose bien sûr la question des limites de l’Europe politique envisagée, c'est-à-dire : avec quels peuples, quelles cultures, quels systèmes et quels États nous sentons-nous suffisamment d’intérêts communs, d’identités et d’espérances, pour unifier toutes nos politiques et nos législations ?

 

 L’analyse des refus enregistrés et de ceux qui s’annoncent de la part d’autres peuples prochainement consultés a été maintes fois faite et refaite depuis les referendums de mai-juin. Les débats ont été vifs et ont démontré l’opposition populaire au contenu du traité, et à l’idéologie capitaliste présentée comme libérale imposée comme un dogme, ainsi qu’à ses conséquences sociales et humaines. En cela aussi nous avions raison quand nous dénoncions le côté globalement dogmatique de ce projet contraire aux principes de la laïcité.

 

·        Cela dit, il est vrai que les traités antérieurs subsistants, sur lesquels fonctionne encore l’Union européenne, contiennent sous d’autres formes les mêmes périls doctrinaires : cela implique la poursuite des actions contestataires contre ces traités sous la forme où ils existent.

  

Le champ d’action de la prospective laïque est largement ouvert, en collaboration avec toutes les forces associatives militant pour une autre Europe.

 

LE  MOUVEMENT  EUROPE  et  LAïCITÉ

Y  EST  D’ORES  ET  DÉJÀ  ENGAGÉ.