Lettre Europe et Laïcité du 25 février A) Constitution d’un « Comité Benoît Mély » Le site Europe et Laïcité (http://www.europe-et-laicite.org) héberge toujours un grand nombre de textes réunis et diffusés par B. Mély contre l’enseignement du Fait Religieux, et plus largement la laïcité scolaire. Son décès survenu en juin 2003 l’a empêché de soutenir lui-même sa thèse, néanmoins terminée, portant sur : la séparation des églises et de l’école dans quelques pays européens de 1789 à 1914. Cette thèse a été présentée à la Sorbonne en octobre 2003. Il est question de la publier, et plus largement de contribuer à défendre la laïcité scolaire, ainsi que B. Mély l’avait fait durant plusieurs années. Ci-dessous, je reproduis des documents transmis par Maryline Coffre concernant cette action. B. Courcelle Cher(e)s ami(e)s, Je vous informe que les éditions La Découverte acceptent de publier la thèse de Benoît mais désirent une garantie de 10 000 euros. Le texte ci-joint est un point d'appui pour constituer un "comité Benoît Mély" et aura pour première tâche de réunir des subventions et d'organiser une souscription-prévente. Ce texte n'est qu'un point d'appui pour appeler à la réunion du 20 mars et pourra être modifié... Si vous en êtes d'accord merci de le signer afin que nous l'envoyons massivement par réseau, et bien sûr vous pouvez solliciter vos proches susceptibles d'être intéressés. Si par ailleurs, vous connaissez un local qui pourrait nous accueillir le 20 mars...merci de m'en informer. Avec tous mes remerciements, Amitiés Maryline Coffre maryline.coffre@wanadoo.fr Appel pour la constitution d’un « Comité Benoît Mély pour la défense de la laïcité » Le combat laïque d’aujourd’hui ne peut avoir de sens que s’il se pose enfin la question –qu’il n’aurait peut-être jamais dû perdre de vue- de la lutte pour une école, et pour une société, qui garantiraient l’égalité de tous devant l’instruction et l’éducation ». C’est en ces termes que Benoît Mély posait les cadres d’une lutte pour la laïcité. Le combat laïque n’a de sens qu’à l’intérieur d’un combat pour une école égalitaire. Les dizaines de milliers d’enseignants engagés dans les luttes du printemps 2003 contre les lois de décentralisation et la régionalisation l’ont bien compris. Ces lois en particulier le projet de loi Perrut, permettraient le financement accru des établissements scolaires privés au détriments des établissements publics et offriraient aux régions la possibilité de dérogations juridiques à la loi nationale. L’Alsace - Moselle ne serait plus une exception. Cette « concurrence » déloyale des écoles confessionnelles, selon les mots de Benoît Mély, ne peut que nuire aux enfants des secteurs en difficulté. Le combat laïque n’a de sens qu’à l’intérieur d’une combat pour une société égalitaire. En Europe, la menace existe d’une référence explicite à la religion chrétienne, et à ses valeurs, dans l’énoncé de la future constitution européenne. Dans le monde, la mondialisation des moyens de production et d’échange comme besoin de la finance spéculative mondiale, notamment depuis 1973, a impliqué pour l’impérialisme américain et les capitalismes nationaux que des attaques frontales soient menées contre les masses, nationales, continentales, mondiales. Ce sont ainsi des millions et de femmes, d’enfants et d’hommes dans le monde qui déjà pauvres, ont vu non seulement leurs conditions matérielles d’existence remises en cause : accès à l’eau potable, à la nourriture, aux soins, à l’éducation mais aussi l’aggravation de cette situation, par des guerres planifiées, des conflits « interethniques » ou inter religieux ou ce que l’on veut nous faire passer pour tel, dans les « pays pauvres ». par l’attaque ou la remise au pas des organisations ouvrières, la lacération du tissu social, le confusionnisme idéologique, la remise en cause des acquis, le matraquage médiatique, pour que les masses, non seulement ouvrières, mais le plus grand nombre, c'est-à-dire les classes moyennes, consentent sinon acquiescent, à cette situation d’incertitude constante sous-tendue par la fabrication et l’entretien de toutes les peurs. Pour que cette paupérisation s’accentue, pour que les populations soient toujours plus résignées, pour que les facteurs de division et le terreau de l’incompréhension et des impuissances soient une donnée constante, il convient pour les nantis, gouvernants et possédants, de compléter le dispositif, de parfaire leur arsenal. Or, un des principaux bastions encore debout, même si bien malmenés, ce sont les systèmes scolaires laïques d’éducation. Sachant que l’égalité des chances reste un souhait et un but, il importe d’autant plus de comprendre qu’une des toutes premières clefs pour atteindre à la liberté de penser, de conscience, d’organisation, éventuellement de combat, est l’accès à toutes et à tous à ces enseignements laïques et non pas confessionnels. Benoît Mély a manifesté la volonté d’aider le combat laïque à rompre l’isolement et la prétendue désuétude d’une cadre franco-français dans lequel les anti-laïques veulent le maintenir. Ainsi, le terme de « laïcité ouverte » procède de cette intention dissolvante d’affaiblir la laïcité, de la fracturer, de ruiner des défenses. A contrario, Benoît a poursuivi sa réflexion et ses combats au côté de militants et intellectuels laïques et démocrates iraniens et algériens en particulier. Il s’est engagé dans la lutte pour la défense de Salman Rushdie et Taslima Nasreen, condamnés à mort par les autorités religieuses de leur pays. Il a analysé les bases de ces combats contre l’obscurantisme dans son travail sur Giordano Bruno, brûlé en place de Rome en 1600 par ordre du pape et de l’inquisition ainsi qu’au cours d’une recherche universitaire qui aboutira à sa thèse La question de la séparation des églises et de l’école dans quelques pays européens (Allemagne, Italie, Grande –Bretagne, France) entre 1789 et 1914 présentée publiquement à la Sorbonne le 11 octobre 2003. Pour tous ceux qui le connaissaient, famille, amis camarades, collègues, élèves il est évident que Benoît Mély n’a pas fait cet énorme travail pendant plus de cinq ans – sans rien lâcher par ailleurs – pour le seul plaisir de la recherche, pur la beauté du geste érudit, encore moins pour un doctorat supplémentaire. Il l’a fait pour définir une problématique qui ajoute utilement à l’histoire de la laïcité, en éclaire des pans d’ombre, en recense les conséquences et prolongements. Il l’a fait comme un moment de la bataille des idées qui établissait aussi sa dignité par ce qu’elle éclairait la dignité de toutes et tous ceux qui avaient lutté et luttaient encore pour que l’idée de la liberté, l’égalité, la fraternité ne soit pas seulement inscrite au fronton des monuments mais prenne tous son sens dans la vie, car il avait pour but la vérité pratique. Le décès brutal de Benoît en juin 2003 a tranché net le fil de ce combat. C’est pourquoi nous nous proposons de constituer un Comité Benoît Mély pour la défense de la Laïcité, sur la base juridique de la loi de 1901 sur les associations. Alors que se prépare dans les deux camps, en 2005 la « commémoration » du centenaire de la loi de 1905, ce comité aura pour tâche d’abord d e veiller à la publication, à la diffusion et à al promotion e cet ouvrage. Puisque ‘il est établi que cette thèse n’est pas une fin en soi et que Benoît a réuni les matériaux et l’a rédigée comme un point d’appui pour les luttes, il importe qu’elle soit éditée sans retouche ni amputation, pour le public et les laïques qui en nourriront leur réflexion et leur combat quotidien. Parallèlement, en prenant comme point de départ les textes publiés par benoît sous forme de Mails d’information laïque, d’articles (dans l’Union Rationaliste, l’Ecole Emancipée, Politis, Carré Rouge…) d’ouvrages, (Jean-Jacques Rousseau, in intellectuel en rupture, BT 2 Freinet sur G. Bruno et T. Nasreen) et de sa thèse, le Comité Benoît Mély pour la défense de la laïcité se propose de resituer la question de la laïcité, dans un contexte politique plus large volontairement occulté par les médias : - Non pas une laïcité figée mais vivante et combative et qui soit dans l’école garante d’une lutte constante pour une égalité de traitement de tous les élèves face au savoir - Non pas une laïcité effarouchée face au fondamentalisme et à l’intégrisme islamiste, laissant le piège du foulard de se refermer sur les professeurs et les militants laïques, mais un combat y associant indissolublement la lutte contre la rechristianisation progressive de l’école. Si ces combats ne se menaient pas le temps viendrait où, comme aux USA, dans certains états, des professeurs se voient exclus des établissements scolaires parce qu’ils enseignent les théories de l’évolution plutôt que le créationnisme. Les établissements qui les couvrent se voient privés de crédits et dans certaines régions ce sont les « comités de parents » qui sur leurs critères, embauchent les enseignants. Sommes nous à l’abri de semblables dérives ? C’est pourquoi nous appelons à la constitution de ce Comité Benoît Mély pour la défense de la laïcité. La réunion constitutive pour l’adoption des statuts et l’élection du bureau se tiendra le SAMEDI 20 Mars 2004 à Paris ou en banlieue, (lieu et heure à déterminer). Les premiers signataires dont les noms suivent s’associent à la création de ce Comité et appellent à la rejoindre et à venir nombreux du samedi 20 mars 2004. N.B : Grâce à l’appui et aux démarches d’amis de Benoît, les éditions de La Découverte acceptent de publier sa thèse contre l’assurance d’une avance de 10 000 euros, ce comité aura donc pour tâche première d’aider à réunir les fonds en organisant une souscription-prévente. B) Des cours d'athéisme en Angleterre dans le cadre des cours de religion : http://education.independent.co.uk/news/story.jsp?story=491532 Atheism lessons planned for schools By Sarah Cassidy, Education Correspondent 15 February 2004 Children should learn about atheism in religious education lessons as part of moves to make the subject more relevant to the modern world, according to a report from a think-tank with close ties to New Labour. Indeed, the subject's name should be changed from religious education to religious, philosophical and moral education, says the study published this week by the Institute for Public Policy Research (IPPR). Guidelines for schools on how to teach the beliefs of atheists, agnostics and humanists are being drawn up by the Qualifications and Curriculum Authority, which is also working on the first national framework for RE with the Department for Education and Skills. The IPPR report warns that the current "pro-religious" and "anti-science" bias of many RE lessons urgently needs to be addressed, and that since the vast majority of people do not attend a weekly religious service it makes little sense to teach children only about religious beliefs. In 1980, only 19 per cent of the adult population belonged to a church, mosque, synagogue or temple. By 1990 the figure had fallen to 17.5 per cent and in 1999 only 7 per cent of British people were attending a weekly religious service. Schools must provide RE for all pupils and it is the only compulsory subject not presently covered by the national curriculum. Ben Rogers of the IPPR, argued that the subject should not be scrapped, just brought up to date. "Now that only 7 per cent of Britons attend a weekly religious service, many are arguing for the abolition of RE as a compulsory subject. We disagree," he said. "RE has an important place in the curriculum but only if it is brought up to date. "Dropping religion from the syllabus, or banning the expression of religious beliefs from schools, as in France, won't make religious strife go away. If anything it will exacerbate it. But," he explained, "religious education too often has a pro-religious and in some cases anti-science bias. Young people are becoming more reflective and inquiring; philosophy is one of the fastest growing school subjects. RE should equip them to explore and assess religious and non-religious belief systems, encouraging habits of critical reflection and reasoned argument."