Ce rapport reproduit ci-dessous contient une prise de position favorable à la laïcité. Il a été adopté de justesse par 242 voix pour, 240 contre et 40 abstentions. On le trouve sur le serveur:
http://www.europarl.eu.int/plenary/default_fr.htm
en cherchant à: Séances pleinières/Textes adoptés/le 13 mars 2002
Le rapport préliminaire, (vous l'avez!) comporte des différences avec le texte adopté: on le trouve en cherchant dans la rubrique Rapports:
http://www.europarl.eu.int/guide/search/default_fr.htm
On trouve également le débat qui a eu lieu le 12 mars 2002.
Le vote a eu lieu le 13 mars. On peut consulter le détail des votes, y compris des amendements (fastidieux!).
Partie du document PDF sur les textes adoptés:
(les lignes horizontales reproduisent celles du texte source, pour faciliter le repérage;
les mises en gras par B. Courcelle indique les références à la laïcité
Commentaires de B. Courcelle en fin de texte).
P5_TAPROV(2002)0110
Femmes et fondamentalisme
Résolution du Parlement européen sur les femmes et le fondamentalisme (2000/2174(INI))
Le Parlement européen,
– vu la Déclaration universelle des droits de l'homme, notamment les articles 2, 3, 4, 5, 6, 7,
8, 13, 14, 16, 18, 23 et 26,
– vu l'article 13 du traité CE et la déclaration n° 11, annexée au traité d'Amsterdam, relative
au statut des églises et des organisations non confessionnelles,
– vu la Convention des Nations unies sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination contre la femme (CEDAW) de 1981,
– vu sa résolution du 16 septembre 1998 sur l'Islam et la Journée européenne Averroès 1 ,
– vu les conclusions de l'audition intitulée "Les femmes et le fondamentalisme" qui s'est
tenue le 23 janvier 2001,
– vu la Charte européenne des droits fondamentaux du 7 décembre 2000, notamment le
deuxième paragraphe du préambule et les articles 9, 10 et 14,
– vu le document intitulé "Mémoire et réconciliation" présenté par la Commission
théologique internationale du Saint-Siège, le 7 mars 2000,
– vu l'article 163 de son règlement,
– vu le rapport de la commission des droits de la femme et de l'égalité des chances et l'avis
de la commission des libertés et des droits des citoyens, de la justice et des affaires
intérieures (A5-0365/2001),
A. considérant que le concept de fondamentalisme trouve son origine dans les États-Unis des
années 20, où il visait principalement la foi chrétienne; que ce fondamentalisme était
caractérisé par une extrême soumission aux dogmes, ceux-ci étant interprétés
littéralement et ayant la primauté sur les lois relevant de l'État de droit et sur les droits de
l'homme; considérant qu'il existe diverses formes de fondamentalisme, celui-ci pouvant
être religieux, politique ou idéologique et qu'il existe actuellement diverses variantes du
fondamentalisme dans différentes religions et sectes,
B. partant du principe qu'il est nécessaire d'affronter sur le terrain politique ce grave
problème du fondamentalisme et de ses conséquences sur la vie des femmes, en
s'efforçant d'apporter des propositions utiles qui permettent de combattre ce phénomène,
C. constatant que tout au long de l'histoire et jusqu'à nos jours, les femmes ont toujours
figuré parmi les principales victimes du fondamentalisme religieux,
1 JO C 313 du 12.10.1998, p. 104.
E. considérant que des millions de femmes dans le monde sont privées de droits humains et
civiques élémentaires, tels que le droit de vote et l'éligibilité; déplorant que dans certains
pays, les pressions exercées par les fondamentalistes excluent les femmes des processus
de changement démocratique,
F. considérant que le fondamentalisme n'est pas un phénomène étranger à l'UE et qu'il
menace les libertés et les droits fondamentaux des personnes, parce qu'il prétend
soumettre les pouvoirs publics et les institutions à une vision partisane, qui dénie l'égalité
des droits à ceux qui n'y souscrivent pas,
G. ayant démontré que le fondamentalisme présente des similitudes avec les régimes
politiques totalitaires dès lors que les intégristes considèrent qu'ils détiennent la vérité, et
la monopolisent,
H. soulignant que ce phénomène donne lieu à des abus et à des actes de violence perpétrés le
plus souvent à l'encontre de leurs adversaires ou de ceux dont les convictions sont
différentes,
I. considérant que les traditions et valeurs européennes en matière de respect des droits
fondamentaux, de démocratie, d'ordre juridique et de laïcité de l'État sont précieuses et
continuent de se développer dans la société, sur la base des nouveaux besoins de celle-ci;
considérant qu'il est important de protéger ces traditions contre les attaques de groupes
extrémistes et intolérants,
J. constatant que le fondamentalisme a des conséquences négatives sur la culture, les arts et
les sciences, en imposant le totalitarisme intellectuel, en poursuivant et en annulant la
liberté de pensée et la créativité, en menaçant et en assassinant les intellectuels et les
artistes,
K. rejetant les méthodes qui ont historiquement échoué et qui consistent à combattre le
fondamentalisme par un fondamentalisme opposé; considérant comme antidotes la
promotion des droits et des libertés, le respect de l'individu, la sécularisation, l'ouverture,
l'émancipation des femmes, la promotion de la diversité idéologique et culturelle, la
coexistence pluraliste, l'exercice du dialogue et de la flexibilité politique, la libre
expression des idées, des convictions et des formes de vie, les conceptions nuancées et
relativistes opposées aux simplifications réductionnistes,
L. reconnaissant le bien-fondé des thèses préconisant la sécularisation ou la séparation des
affaires publiques, d'une part, qui appartiennent à la sphère politique, et des convictions et
croyances religieuses, d'autre part, qui doivent être libres et respectées et qui relèvent de
la sphère privée; considérant que les ingérences des Églises et des communautés
religieuses dans la vie publique et politique des États sont regrettables, en particulier
lorsqu'elles visent à restreindre des droits humains et des libertés fondamentales, par
exemple en matière de sexualité et de reproduction, ou lorsqu'elles favorisent et
encouragent des discriminations,
M. considérant que l'État doit garantir les droits et libertés des individus, tout comme la
reconnaissance de la liberté de culte; considérant que le droit à la liberté religieuse, y
N. exprimant de sérieuses réserves à l'égard des idéologies régressives, nostalgiques du
passé, qui prétendent apporter des réponses aux femmes en s'appuyant sur des positions
rétrogrades;
O. soulignant que le processus d'émancipation et de libération des femmes est un aspect du
progrès historique de l'humanité et que la situation des femmes est liée au degré de liberté
et de développement d'un pays, les femmes étant des acteurs essentiels de la cohésion et
de la structuration des sociétés dans lesquelles elles vivent,
P. considérant que les États membres disposent désormais d'un cadre juridique
communautaire qui leur permet d'adopter une politique efficace de lutte contre les
discriminations et de mettre en place un régime commun en matière d'asile ainsi qu'une
nouvelle politique de l'immigration (article 13 et titre IV du traité CE),
Q. reconnaissant toutefois que de nombreuses jeunes femmes islamistes, en milieu urbain,
ayant étudié à l'université, ont une attitude différente qui modifie leur rôle au sein de la
société, en conciliant position féministe et religion,
R. dénonçant les graves et irrécupérables carences éducatives et de formation que le
fondamentalisme entraîne pour les femmes; déplorant qu'en milieu rural l'on continue
souvent à retirer de l'école des fillettes de dix ans, ou que l'on établisse en matière de
formation des niveaux professionnels inférieurs pour les femmes,
S. considérant que les femmes doivent avoir la possibilité et la liberté de choisir - ou non -une
religion et d'utiliser des symboles religieux qui en sont l'expression, si elles-mêmes
désirent souligner leur identité,
T. considérant que la femme doit pouvoir conquérir son identité sur le plan individuel, en
dehors des religions, des traditions et des cultures; que les modèles, les vêtements, les
valeurs, les modes de vie et les habitudes doivent être une question de strict choix
personnel,
U. considérant que jamais plus ne doivent se répéter les atteintes que les fondamentalistes
talibans ont portées contre les femmes, orchestrant impunément une violation massive et
systématique des droits humains les plus fondamentaux, ayant abouti au taux
d'analphabétisme actuel de 90% des jeunes femmes, ayant amputé leurs capacités, les
ayant exclues de tous les espaces publics et de l'activité professionnelle, les ayant réduites
à une pauvreté extrême, leur ayant dénié des soins médicaux et les ayant reléguées à une
existence indigne de l'être humain,
V. dénonçant le recours à des pratiques culturelles ou à des traditions, telles que les
mutilations génitales, qui constituent une violation, un châtiment et une atteinte à
l'intégrité physique et à la vie des femmes; constatant l'existence sur le territoire de l'UE
de ce type de traditions,
W. considérant que, alors que la procréation devrait être une question strictement personnelle,
les droits des femmes en matière de reproduction sont souvent contrôlés par la famille, la
1. réaffirme que le respect, la promotion et la protection des droits de l'homme constituent
l'acquis de l'Union européenne et sont une des pierres angulaires de la coopération
européenne, tout comme des relations entre l'Union européenne et ses États membres
ainsi que d'autres pays; que les droits de la femme, inscrits dans les traités et dans les
conventions internationales, ne peuvent être limités ni transgressés en se réclamant
d'interprétations religieuses, de traditions culturelles, de coutumes ou de législations;
2. estime qu'aucun système politique ni aucun mouvement religieux ne peuvent se placer au-dessus
du respect des droits humains fondamentaux et des libertés démocratiques et que
l'appartenance politique ou religieuse ne doit pas être utilisée en tant qu'élément
définissant l'identité des citoyens;
3. estime que sur le territoire de l'UE, la défense des droits de la femme implique
l'impossibilité d'appliquer des réglementations ou des traditions opposées ou qui ne sont
pas compatibles; la violation des droits de l'homme, au nom de croyances religieuses, de
pratiques culturelles ou de la tradition ne sera pas tolérée; les dispositions qui légalisent
les inégalités entre les hommes et les femmes ne seront pas d'application sur le territoire
de l'UE; est convaincu qu'il n'existe pas de réelle démocratie sans respect des droits des
femmes, y compris du droit à l'autodétermination et de l'égalité entre femmes et hommes;
4. refuse l'utilisation de la politique pour restreindre les libertés et les droits des femmes ou
en tant que moyen de discrimination d'une quelconque nature; condamne les responsables
d'organisations religieuses et les chefs de mouvements politiques extrémistes qui
favorisent les discriminations raciales, la xénophobie, le fanatisme et l'exclusion des
femmes des postes de direction dans la hiérarchie politique et religieuse;
5. demande que les immigrées soient informées de la législation interdisant toute
discrimination à l'égard de la femme et puissent bénéficier de services leur permettant de
défendre leurs droits; qu'elles puissent de même être conseillées par des personnes de
même culture, sur le fait qu'elles peuvent cesser de faire l'objet de telle ou telle pratique
qui attente à leurs droits, sans pour autant devoir renoncer aux aspects les plus
significatifs de cette culture;
6. demande instamment aux États membres et à la Commission de faire en sorte que, sur le
territoire de l'UE, y compris dans le contexte familial, la réglementation communautaire
concernant l'égalité des droits entre les hommes et les femmes, tout comme les
dispositions concernant les droits fondamentaux soient appliquées de façon effective;
7. invite la Commission à faire réaliser une étude sur les répercussions d'une mise en oeuvre
formelle et informelle du droit de la famille dans les États enclins au fondamentalisme,
notamment à l'égard des femmes des communautés migrantes des États membres; estime
nécessaire que les droits empruntés au droit de la famille des États membres prévalent sur
ceux des pays d'origine; invite également la Commission et les États membres à
entreprendre, sur la base de ladite enquête, les mesures nécessaires pour protéger
notamment les femmes contre les répercussions négatives de l'application du droit de la
famille en vigueur dans les pays d'origine;
9. invite instamment la Commission à élaborer, à l'intention des femmes, un programme
d'information et de formation, consacré à l'influence du fondamentalisme, qui abordera
les problèmes de la sécularisation et de la modernisation de la société et de la famille;
10. recommande de mettre en oeuvre des politiques visant à réduire l'influence
fondamentaliste, à favoriser l'ouverture et les échanges interculturels afin d'éliminer les
ghettos, à offrir aux femmes des facilités de formation, l'information et l'accès aux
nouvelles technologies, ainsi que la création et la diffusion de publications, de brochures
d'information et d'émissions de radio et de télévision; leur recommande également
d'encourager et de soutenir l'action des organisations non gouvernementales qui font
progresser et défendent les droits de la femme, les centres de recherche, d'éducation et de
formation des femmes aux niveaux régional et local;
11. invite le Conseil à soutenir, dans le cadre de la coopération euro-méditerranéenne, les
initiatives de dialogue interculturel de la Commission;
12. invite instamment la Commission à mettre au point des mécanismes d'information sur les
atteintes, les violations et les discriminations fondamentalistes;
13. propose d'adopter et de lancer un programme communautaire d'échange et de mobilité des
étudiants et des professionnels de la formation, spécifiquement consacré aux femmes; tout
comme de créer une université à distance pour les femmes; estime qu'il faudra dès lors
valoriser et développer les structures et les centres de rencontres et d'échanges
interculturels, comme l'Université euro-arabe de Grenade, pour assurer une véritable
communication dans les domaines de la culture, de la langue, de la religion, de l'histoire
et des structures actuelles de la société;
14. considère que, tant au sein de la Communauté, que dans le cadre de sa politique de
coopération au développement, la Commission doit établir des réseaux de collecte de
données, concernant les progrès et les améliorations constatés dans la situation des droits
des femmes, en lançant parallèlement des programmes de coopération et d'association
destinés à améliorer et à démocratiser les systèmes juridiques, la justice et les prisons;
15. lance un appel au Conseil et à la Commission pour que, dans le cadre des relations
extérieures et de la mise en oeuvre des politiques MEDA et LOMÉ, ils appuient le travail
des organisations non gouvernementales qui luttent sur le terrain pour améliorer la
situation des femmes, notamment de celles qui soutiennent les femmes, individuellement
victimes du fondamentalisme;
16. invite le Conseil à attirer l'attention des régimes des pays tiers avec lesquels il conclut des
accords économiques et commerciaux sur le fait qu'ils ne doivent pas intervenir dans la
vie des citoyens, et en particulier des femmes, d'une manière qui enfreigne les
conventions internationales sur le respect des droits humains;
18. demande instamment aux États membres:
a) d'autoriser expressément les consulats à établir les visas, de façon individualisée, même
si le passeport de la candidate est le passeport familial;
b) d'accorder à titre individuel les permis de résidence destinés aux femmes;
c) d'assurer l'égalité de traitement, lorsqu'il s'agit d'obtenir un permis de travail et de
résidence sur le territoire de l'UE, aux femmes qui font l'objet d'une violation de leurs
droits ou qui sont victimes de discriminations;
19. soutient les femmes qui luttent contre le fondamentalisme et contre tout mouvement
visant à les exclure, en tant que femmes, de la vie sociale, économique et politique ainsi
que de l'accès à certaines régions du monde;
20. condamne les dirigeants religieux qui utilisent les croyances pour exclure les femmes ou
prêcher l'infériorité de la femme par rapport à l'homme;
21. recommande que les prochaines directives sur les procédures d'asile dans les États
membres de l'UE tiennent compte des différentes formes de persécutions que subissent les
femmes, notamment les persécutions liées au fondamentalisme, de manière à reconnaître
et à inscrire ces persécutions dans les définitions et les règles sur les réfugiés qui seront
fixées dans le cadre juridique européen; invite la Commission, dans le cadre du processus
lancé à Tampere, qui vise à mettre en place une politique européenne commune de
l'immigration et de l'asile, à reconnaître comme motif pour l'octroi du droit d'asile les
discriminations et persécutions subies par les réfugiées originaires de pays soumis à un
régime théocratique et fondamentaliste;
22. est favorable à ce que l'on examine les causes justifiant la demande d'asile et l'octroi d'un
statut formel de réfugié aux femmes qui, en tant que groupe social et du fait de leur sexe,
souffrent de persécutions fondamentalistes; demande aux gouvernements des États
membres de reconnaître les persécutions et les violations des droits à l'encontre des
femmes pour des raisons liées au fondamentalisme tout comme la "persécution du fait de
l'appartenance à un groupe social déterminé", au sens de la Convention de Genève, afin
que ces femmes (et en priorité celles qui résident sur le territoire de l'UE) puissent
accéder à la condition formelle de réfugiées; l'examen de ces demandes feront l'objet de
directives ou d'instructions juridiquement obligatoires;
23. insiste pour que la Commission garantisse que, lors des négociations concernant des
accords d'adhésion, de coopération ou d'association, l'acquis communautaire des droits de
la femme sera préservé;
24. considère qu'il est indispensable, dans le cadre d'une politique de prévention, d'assurer
rapidement l'intégration sociale des immigrés, des réfugiés et des minorités qui résident
légalement dans l'Union européenne, ainsi que la reconnaissance de tous leurs droits
civiques et du travail;
26. condamne fermement la discrimination fondamentaliste qu'exerce en permanence et que
promeut le gourvernement d'Arabie saoudite contre les femmes;
27. convie le Conseil, les États membres et la Commission à adopter une initiative commune
à l'échelon international en vue de la création d'un groupe d'observateurs spéciaux, chargé
de suivre de près les politiques et activités menées par le gouvernement afghan du point
de vue du respect des droits de la femme, tels que garantis par les traités et conventions
internationaux; ce groupe devrait également veiller à ce que les politiques et programmes
d'aide et de reconstruction internationaux tiennent dûment compte de la question de
l'égalité des sexes; ses conclusions devraient être présentées chaque semestre au
Parlement européen et à la Commission des droits de l'homme des Nations unies; le
groupe d'observateurs spéciaux devrait être composé de membres du Parlement européen,
du Conseil de l'Europe, des Nations unies et de représentants d'ONG, tous devant disposer
d'une solide expérience dans le domaine des politiques relatives à l'égalité des sexes;
28. demande instamment aux États membres de l'Union européenne d'exprimer leurs réserves
à l'égard des gouvernements qui ne garantissent pas l'égalité des droits pour les femmes;
invite les États membres à demander aux pays tiers avec lesquels ils coopèrent de
s'attacher à garantir aux femmes le droit de vote, le droit au travail, à l'éducation, à la
propriété et les droits héréditaires, ainsi que le droit d'accéder aux instances décisionnelles
et d'exercer des fonctions publiques;
29. considère que la séparation de l'Église et de l'État est la forme de gouvernement la plus
acceptable dans une société démocratique; invite les États membres à faire preuve de
neutralité à l'égard des différents dogmes religieux, à préserver leur caractère laïque en
garantissant l'application du principe de la séparation radicale entre Église et État et à
supprimer tous les obstacles juridiques et pratiques à l'exercice des préceptes religieux et
à l'utilisation de symboles religieux, à condition que les règles religieuses soient
compatibles avec les législations nationales, l'État de droit et les conventions
internationales;
30. souhaite que la liberté de conviction religieuse soit reconnue comme droit fondamental et
rejette tous les fondamentalismes religieux comme contraires à la dignité humaine; invite
en particulier les trois religions monothéistes qui font partie intégrante de la culture
européenne, à savoir le christianisme, le judaïsme et l'islam, à rejeter le fondamentalisme
et la discrimination à l'égard des femmes;
31. demande à tous les croyants de toutes confessions de promouvoir l'égalité des droits pour
les femmes, notamment le droit d'exercer le contrôle de leur corps et le droit de décider de
la date à laquelle elles entendent fonder une famille, de décider de leur mode de vie et de
leurs relations personnelles; demande aux États membres d'adopter une législation qui
interdise toute pratique mettant en danger l'intégrité physique et mentale ainsi que la santé
des femmes, telle que l'excision;
32. condamne les meurtres pour raisons d'honneur, c'est-à-dire le fait que des membres
masculins de la famille puissent tuer leur soeur ou leur fille en vertu de la notion
33. exprime son soutien à l'égard de la situation difficile des lesbiennes qui ont à pâtir du
fondamentalisme;
34. demande aux États membres de l'UE de ne pas reconnaître les pays où les femmes ne
peuvent acquérir la pleine citoyenneté ou sont exclues du gouvernement;
35. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission,
aux gouvernements des États membres ainsi qu'au Bureau du Haut Commissariat des
Nations unies pour les droits de l'homme.
Différences principales entre le texte ci-dessus et le rapport préliminaire
Paragraphes supprimés:
(Commentaires et gras de B. Courcelle)
E. sachant que les fondamentalistes s'attachent notamment à s'ériger en gardiens et en
défenseurs de la pureté et de la quintessence d'une conviction, qu'elle soit religieuse,
philosophique, idéologique, économique, politique, scientifique ou technique, et qu'en
assumant ce rôle, ils utilisent le pouvoir qu'ils détiennent pour se légitimer eux-mêmes
ou légitimer leurs actions, pour mettre les femmes ou d'autres êtres humains dans un état
de sujétion, pour se garder de toute influence culturelle, pour déifier une race ou un
peuple, pour maintenir les prérogatives de certaines élites ou pour conserver des
privilèges, engendrant ainsi toutes sortes de fanatismes,
[Je n'ai jamais vu de fondamentaliste défendre la quintessence d'une conviction
scientifique ou technique. Quelle salade!
Déifier un peuple visant certainement les juifs, non sans raisons.]
K. considérant que, lorsqu'elles exercent des compétences qui relèvent de la puissance
publique, les communautés religieuses portent objectivement atteinte à l'ordre juridique
démocratique qui prévaut dans l'UE,
[Excellent, mais supprimé. Voir le débat]
X. dénonçant l'extrême répression psychologique et corporelle à laquelle sont soumises les
femmes sous le régime fondamentaliste des taliban depuis que ceux-ci ont accédé au
pouvoir en 1996; le contrôle obsessionnel des islamistes et d'autres fondamentalistes
religieux du corps de la femme; la condamnation des femmes à l'analphabétisme, à des
situations de subordination et à une flagrante inégalité, ce qui les empêche de
développer leurs capacités; condamnant la régression incroyable, la situation d'apartheid
et les châtiments publics criminels réservés à plus de onze millions de femmes en
Afghanistan, lesquelles sont bannies de tous les lieux publics, de l'éducation, de la
formation, de l'activité professionnelle, soumises à une extrême pauvreté, privées de
soins, et qui mènent pour survivre une existence indigne d'un être humain,
[Le contrôle obsessionnel ne concerne pas que les taliban, mais tout l'Islam!]
27. soutient la déclaration fondamentale des droits de la femme afghane et propose la
création d'une commission internationale de paix;
[N'importe quoi! Les Droits de l'Homme concernent tout le monde, hommes et femmes.]
Modifications importantes:
29. considère que la séparation de l'Église et de l'État est la seule forme de gouvernement
acceptable dans une société démocratique; invite les États membres à faire preuve de
neutralité à l'égard des différents dogmes religieux, à préserver leur caractère laïque en
garantissant l'application du principe de la séparation radicale entre Église et État et à
supprimer tous les obstacles juridiques et pratiques à l'exercice des préceptes religieux
et à l'utilisation de symboles religieux, à condition que les règles religieuses soient
compatibles avec les législations nationales, l'État de droit et les conventions
internationales;
[La seule acceptable devient la plus acceptable.]
33. exprime son soutien à l'égard de la situation difficile des lesbiennes qui ont à pâtir du
fondamentalisme et demande aux dirigeants religieux, notamment au patriarche
roumain et au pape de modifier leur attitude à l'égard de ces femmes;
[La demande aux papes divers et variés est supprimée.
Et les hommes? Elles s'en foutent!]
Extraits du débat (mises en gras par B. Courcelle).
Contre le rapport:
Smet (PPE-DE). - (NL)
(...)
Le traitement des femmes sous les régimes fondamentalistes, le sujet de ce
rapport, est un point très important. La négation de leurs droits et de
leur dignité est inacceptable mais le rapporteur n' est hélas pas parvenu à
rédiger un rapport faisant une distinction entre la pratique religieuse et
la place de la religion dans la société d' une part, et le fondamentalisme
religieux d' autre part. La conséquence est qu' on refuse à la religion ce
qu' on accorde à d' autres institutions et courants de pensée, à savoir la
liberté d' opinion, l' expression de cette opinion, même si une partie de
cette opinion n' est pas ressentie comme étant conforme à l' évolution de
la société, et je partage cette opinion.
Pour cette raison, le groupe parlementaire PPE n' a pas accepté le texte en
commission des droits de la femme et de l'égalité des chances, même si ce
groupe exècre également l' oppression des femmes. (...)
Belder (EDD). - (NL)
(...) La femme est en effet l' égal de l' homme et
mérite notre respect pour ses facultés. En tant que chrétien, j' emprunte
cette conception à la Bible.
Le rapport sur les femmes et le fondamentalisme n'offre toutefois aucune
solution à cette problématique. Au contraire, le rapport fait preuve d' un
même type de fondamentalisme intolérant que celui qu' il souhaite
combattre. On n' y trouve aucune trace de respect pour les convictions les
plus profondes des croyants. Arrogant, le rapport prescrit ce qui est bien
et ce qui est mal. Les religions sont approchées d' un point de vue
purement négatif et unilatéral.
(...)
Les propos tenus au sujet de la maternité constituent le point le plus
triste du rapport. La maternité n'est, par définition, pas uniquement une
pure question personnelle, ne serait-ce que parce que les enfants ont une
personnalité propre. De plus, le père est brossé de façon effroyable comme
la personne qui exerce le contrôle sur la capacité reproductive de la
femme. (...)
Êratsa-Ôsagaropoulou (PPE-DE). - (EL)
(...)
La divergence de mon groupe politique avec Mme le rapporteur se situe dans
le rôle que joue la religion dans la vie des êtres humains. Nous
n' admettons pas que la religion et les droits des êtres humains se
trouvent dans des camps opposés. Et, de toute façon, l'observance des
règles religieuses ne peut être associée à la répression et à la violence.
C' est dans ce sens que des amendements ont été déposés à maintes reprises
par mon groupe politique au sein de notre commission, mais ils n' ont pas
retenu l' attention du rapporteur, et c'est dans le même sens que des
amendements ont été déposés par mon groupe politique en plénière.
Borghezio (NI). - (IT) Monsieur le Président, nous sommes des partisans
convaincus de la bataille pour la défense des droits de la femme, bafoués
par les fondamentalistes, mais nous estimons que leur cause n'est pas
servie au mieux par ce rapport. En attaquant les organisations religieuses
au motif qu'elles excluent les femmes des postes de commande de la
hiérarchie, ce n'est pas tant un fondamentalisme effrayant qui est visé - à
savoir le fondamentalisme islamique - que l'Église qui réserve le sacerdoce
aux hommes. Le rapport se contredit quand il propose au Parlement européen
- par ailleurs en termes arrogants et peu respectueux - d'imposer au Pape
et aux patriarches ses vues sur des questions de dogme et d'idéologie. Il y
a de quoi se demander, dans ce cas, ce que devient le Parlement européen :
le parlement des peuples ou un parlement au service des pouvoirs occultes.
Nous relevons encore deux autres équivoques : la première consiste à
comparer le fondamentalisme islamique aux principes de la tradition
chrétienne, liquidés comme étant passéistes et rétrogrades, alors que la
tradition chrétienne et catholique fait partie intégrante du patrimoine de
valeurs et de la culture commune des peuples européens ; la seconde
consiste à considérer le fondamentalisme islamique comme une dégénération
sectaire de l'Islam, alors qu'il représente, en fait, l'interprétation
authentique et courante de l'Islam, enseignée dans toutes les universités
islamiques. Ignorer ces vérités est sans doute politiquement correct, mais
empêche l'Europe de se défendre du danger représenté par les communautés
islamiques, dans lesquelles sont en vigueur les préceptes stricts de la
charia, qui tiennent compte des droits de la femme de la même manière
qu'ils tiennent compte de notre droit à la famille et à tous les principes
de liberté.
Mauro (PPE-DE). - (IT)
(...)
Le problème, c'est la séparation de la religion et de la politique. De ce
point de vue, s'il doit y avoir séparation, il faut comprendre qu'il y a
deux manières d'examiner ces deux aspects de la réalité qui sont
radicalement différents ; tant et si bien, en effet, que l'unique
fondamentalisme dont j'ai réellement peur est le fondamentalisme de ces
idéalismes qui ne reconnaissent plus le réalisme qui est nécessaire pour
traiter tout problème en utilisant une méthode différente. Et alors, quand
je lis, dans ce rapport, qu'il faut refuser de reconnaître les États qui
excluent de droit les femmes du gouvernement, si cela se rapporte non à un
État normal mais à un État, par exemple, comme le Vatican, je comprends
immédiatement qu'il y a quelque chose qui ne va pas, parce que l'on demande
d'enquêter, avec des prérogatives qui relèvent des compétences des États
nationaux, sur quelque chose qui dépasse cette mesure.
De même, s'il doit y avoir séparation de la religion et de la politique, le
problème est la liberté de l'Église, qui ne doit pas dépendre de points de
vue ni de prérogatives de nature politique. Alors quand je lis, comme au
point K de ce rapport, que, lorsque des communautés religieuses exercent
des compétences qui relèvent de la puissance publique, elles portent
objectivement atteinte à l'ordre juridique démocratique qui prévaut dans
l'UE, c'est-à-dire que si un organisme religieux - disons : un ordre -
devait, par exemple, gérer un hôpital ou une école, il nuirait en quelque
sorte au droit européen, je reste extrêmement perplexe.
(...)
Martens (PPE-DE). - (NL)
(...)
Monsieur le Président, Mme Izquierdo souligne à juste titre les
conséquences négatives du fondamentalisme dans le rapport. Mais si le thème
et l' intention sont bons, le rapport ne l' est pas. Le rapport va trop
loin dans la mesure où la religion, d' une part, et le fondamentalisme et
la violation des droits de l' homme, d' autre part, sont placés sur une
seule ligne. Le rapport est davantage opposé à la religion que favorable
aux femmes. Le rapport a aussi adopté la mauvaise approche parce qu' il
cherche des solutions dans les rapports semestriels, la création d' une
université ouverte réservée aux femmes, des programmes spéciaux de mobilité
pour les femmes - comme si les femmes en avaient besoin - et des
interventions dans des pays agissant dans le respect de leur législation
mais qui, aux yeux du rapporteur, ne protègent pas suffisamment les femmes.
Le rapport est également inconséquent. Il plaide à juste titre pour la
séparation de l' Église et de l' État mais ensuite, il pose des exigences à
l' organisation interne des traditions religieuses. Le rapport comporte en
outre de nombreuses formulations manquant de sérieux.
(...)
Dans mon pays, des représentants d' organisations de protection des droits
de l' homme, d' organisations féministes, des Églises, des femmes
d' Église, ont lancé un appel urgent pour voter contre ce rapport. Une
chose est certaine, les femmes et la religion, la commission des droits de
la femme et de l'égalité des chances et le Parlement, ainsi que le combat
contre le fondamentalisme méritent mieux que ce rapport.
Pour la laïcité:
Bonino (NI). - (IT)
(...) le vrai problème est le
suivant : la séparation entre religion d'une part et pouvoir politique et
décision politique de l'autre. Il ne s'agit pas uniquement du problème
évoqué lorsque nous parlons des religions dites fondamentalistes ; il ne
s'agit pas du cas extrême des mutilations génitales ou de la charia, mais
bien du cas général, normal, commun y compris dans nos pays, de la
nécessaire séparation entre Église et État, entre religion et politique.
Là est le fond du problème, là est le courage que nous devons avoir. Il est
trop facile de condamner les cas extrêmes ou l'Afghanistan ; le plus
difficile est de regarder ce qui se passe chez nous, de parler des
interférences permanentes : je pense, par exemple, à la recherche
scientifique, je pense à l'interdiction de l'utilisation des cellules
embryonnaires surnuméraires à des fins scientifiques, je pense aux
positions de l'Église en ce qui concerne le clonage thérapeutique, je pense
à l'obéissance manifestée par la classe politique. Et alors le sens de ce
débat, de ce rapport, pour nous comme pour toutes les femmes qui vivent
dans les pays arabes, extrémistes ou non extrémistes, est que la dignité de
chacun et le respect des croyances religieuses de chacun passe à travers
notre prise de responsabilité, de séparation entre religion et politique,
de séparation entre Église et État.
Fraisse (GUE/NGL). -
(...)
L'élaboration de ce rapport
exigeait du courage, certes, mais fallait-il qu'il soit à ce point confus ?
Il me semble que la frontière, si elle existe, entre religion et
fondamentalisme n'est pas clairement définie. Qu'est-ce à dire ?
Certainement pas qu'il y aurait d'un côté les mauvais fondamentalistes et
la bonne religion de l'autre, mais précisément qu'il ne faut pas confondre
religion et fondamentalisme, et inversement. Parlant ici en tant que
chercheuse et non en tant que femme politique qui a travaillé sur
l'histoire des femmes, je sais une chose : il n'existe aucune religion qui
n'ait construit de hiérarchie entre les sexes. Nous n'y pouvons rien, c'est
un fait historique. Ce fait historique, nous devons nous y confronter sans
hypocrisie, nous qui voulons, dans cette enceinte, nous opposer à tous les
fondamentalismes.
Toutes les religions maintiennent une hiérarchie entre les sexes. Certaines
vont bien promouvoir certains droits des femmes, mais peu vont produire et
promouvoir l'égalité entre les sexes. Cela n'existe pas. Il faut, comme on
dit, "faire avec". Pour ma part, je suis pour la séparation de l'église et
de l'État. Mon discours témoigne de ma laïcité. Mes paroles s'adressent à
ceux qui adhèrent à une religion. Vous savez très bien, que vous soyez ou
non fondamentalistes, qu'aucune religion n'a produit de théorie sur
l'égalité des hommes et des femmes.
Ce rapport me met mal à l'aise, parce qu'il y a des choses qui ne vont pas.
Le considérant T, par exemple, qui dit que l'on peut concilier
fondamentalisme et féminisme. Rien n'est plus faux ! On peut bricoler,
imaginer des stratégies d'émancipation malgré le fondamentalisme -
certaines Iraniennes nous l'ont prouvé - mais rien n'en fait une vérité
absolue. De même, lorsque je lis à l'article 31 qu'il faut demander aux
dirigeants religieux d'accorder aux femmes le droit de disposer de leur
corps, je dis non. Ils ne le feront pas ! Ils luttent contre la
contraception et l'avortement. Nous le savons, fondamentalisme ou pas.
Valenciano Martínez-Orozco (PSE). - (ES) Monsieur le Président, le fait que
l'on revendique et réclame toujours la culture et la tradition par dessus
tout le reste me laisse, moi aussi, perplexe. Historiquement, la culture et
la tradition ont placé les femmes dans la situation d'inégalité qu'elles
occupent aujourd'hui.
(...)
Au nom de la liberté de pensée que réclament, à juste titre, nos camarades
du parti populaire, le rapport Izquierdo plaide en faveur de la séparation
des compétences de l'église et de l'État, à savoir, la séparation de la
religion et de la politique. Ce devrait être le pari le plus important de
ce rapport. Nombreuses sont les femmes qui espèrent notre engagement dans
ce sens. Nous devons défendre les valeurs dont nous nous dotons nous-mêmes
pour pouvoir vivre ensemble en toute liberté, au nom de cette liberté de
choisir et de décider qui est déniée à la plupart des femmes dans le reste
du monde.
(...) C'est précisément au nom de la liberté de pensée, qu'il faut voter en
faveur de ce rapport.
Même si l'on peut s'estimer satisfait que le PE adopte un rapport qui prône la laïcité, il faut
bien reconnaitre que ce rapport est mal rédigé.
Il mélange quatre choses:
la situation des femmes afghanes, mais on peut espérer qu'elle va vite changer,
les droits des femmes mis à mal par toutes religions,
le fondamentalisme en général qui s'oppose frontalement à la laïcité,
la nécessité d'un fondement laïque des institutions européennes.
Il aurait dû être scindé en deux rapports, un sur les droits des femmes et un sur la laïcité.
Peut-être le second aurait été rejeté.
Le fondamentalisme n'est pas défini.
On pourrait définir comme fondamentaliste tout groupe religieux qui refuse la laïcité.
Je note un absurde féminisme à oeillères qui imprègne tout le texte. Je comprends certaines réticences
à le voter.
Voici mes critiques relatives aux différents items (il y a beaucoup de propositions
intéressantes dans le rapport, je n'indique que les faiblesses du texte, dans un souci d'amélioration
et non de rejet global).
D. constatant que la majorité des religions ont, à un moment ou à un autre de leur histoire,
été en proie, sous des formes diverses, à ces déviations fondamentalistes ou intégristes,
Ce ne sont donc pas des déviations, mais partie intégrante du religieux.
I. considérant que les traditions et valeurs européennes en matière de respect des droits
fondamentaux, de démocratie, d'ordre juridique et de laïcité de l'État sont précieuses et
continuent de se développer dans la société, sur la base des nouveaux besoins de celle-ci;
considérant qu'il est important de protéger ces traditions contre les attaques de groupes
extrémistes et intolérants,
Aussi contre les attaques du pape, des évêques imams et rabbins.
L. reconnaissant le bien-fondé des thèses préconisant la sécularisation ou la séparation des
affaires publiques, d'une part, qui appartiennent à la sphère politique, et des convictions et
croyances religieuses, d'autre part, qui doivent être libres et respectées et qui relèvent de
la sphère privée; considérant que les ingérences des Églises et des communautés
religieuses dans la vie publique et politique des États sont regrettables,
"regrettables" est faible! J'écrirais "intolérables".
S. considérant que les femmes doivent avoir la possibilité et la liberté de choisir - ou non -une
religion et d'utiliser des symboles religieux qui en sont l'expression, si elles-mêmes
désirent souligner leur identité,
Voilà qui viose les foulards. Le problème est qu'ils sont imposés. En les interdisant dans l'espace
public limite l'influence familiale.
T. considérant que la femme doit pouvoir conquérir son identité sur le plan individuel, en
dehors des religions, des traditions et des cultures;
Les hommes aussi.
V. dénonçant le recours à des pratiques culturelles ou à des traditions, telles que les
mutilations génitales, qui constituent une violation, un châtiment et une atteinte à
l'intégrité physique et à la vie des femmes; constatant l'existence sur le territoire de l'UE
de ce type de traditions,
Et la circoncision?
W. considérant que, alors que la procréation devrait être une question strictement personnelle,
les droits des femmes en matière de reproduction sont souvent contrôlés par la famille, la
législation nationale et/ou les chefs religieux
Pas d'accord: la procréation implique la famille et même au-delà, la société. Je considère donc
(même si c'est politiquement incorrect) que l'Etat
est fondé à limiter les naissances sur la base de la taille de la famille (dans certains pays),
de malformations prévisibles
(par stérilisation obligatoire des porteurs de tares génétiques), de situations clairement néfastes pour
l'enfant à naître (mère ménopausée).
Les droits individuels ont clairement des limites dans ce domaine.
1. réaffirme que le respect, la promotion et la protection des droits de l'homme constituent
l'acquis de l'Union européenne et sont une des pierres angulaires de la coopération
européenne, tout comme des relations entre l'Union européenne et ses États membres
ainsi que d'autres pays; que les droits de la femme, inscrits dans les traités et dans les
conventions internationales, ne peuvent être limités ni transgressés en se réclamant
d'interprétations religieuses, de traditions culturelles, de coutumes ou de législations;
Droits de l'Homme, droits des femmes: quelle confusion!
Les féministes en appellent aux droits del'homme quand ça les arrange
et basculent vers les droits des femmes aussitôt.
3. estime que sur le territoire de l'UE, la défense des droits de la femme implique
l'impossibilité d'appliquer des réglementations ou des traditions opposées ou qui ne sont
pas compatibles; la violation des droits de l'homme, au nom de croyances religieuses, de
pratiques culturelles ou de la tradition ne sera pas tolérée;
Idem.
6. demande instamment aux États membres et à la Commission de faire en sorte que, sur le
territoire de l'UE, y compris dans le contexte familial, la réglementation communautaire
concernant l'égalité des droits entre les hommes et les femmes, tout comme les
dispositions concernant les droits fondamentaux soient appliquées de façon effective;
Pourquoi pas exige? Sont-ils députés ou non?
13. propose d'adopter et de lancer un programme communautaire d'échange et de mobilité des
étudiants et des professionnels de la formation, spécifiquement consacré aux femmes; tout
comme de créer une université à distance pour les femmes; estime qu'il faudra dès lors
valoriser et développer les structures et les centres de rencontres et d'échanges
interculturels, comme l'Université euro-arabe de Grenade, pour assurer une véritable
communication dans les domaines de la culture, de la langue, de la religion, de l'histoire
et des structures actuelles de la société;
Une université à distance pour les femmes ... au foyer??
C'est ridicule. Je pourrais m'y inscrire sous pseudonyme.
Internet ne verra pas ma barbe.
J'ignore tout de cette université euro-arabe.
19. soutient les femmes qui luttent contre le fondamentalisme
Pourquoi pas aussi les hommes?
24. considère qu'il est indispensable, dans le cadre d'une politique de prévention, d'assurer
rapidement l'intégration sociale des immigrés, des réfugiés et des minorités qui résident
légalement dans l'Union européenne, ainsi que la reconnaissance de tous leurs droits
civiques et du travail;
Pas référence sexuée dans cet article. On a un sentiment d'incohérence de l'ensemble du rapport.
30. souhaite que la liberté de conviction religieuse soit reconnue comme droit fondamental et
rejette tous les fondamentalismes religieux comme contraires à la dignité humaine; invite
en particulier les trois religions monothéistes qui font partie intégrante de la culture
européenne, à savoir le christianisme, le judaïsme et l'islam, à rejeter le fondamentalisme
et la discrimination à l'égard des femmes;
Pourquoi souhaiter ce qui est reconnu dans toutes les chartes et conventions?
Que veut dire rejeter? Envoyer en "Enfer"?
Cette invitation est un voeu pieu. Toutes les religions prétendent n'être pas fondamentalistes
et vouloir le bonheur des femmes!
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