Mouvement "Europe & Laïcité"


  

        

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Années 1996 à 1998

Les textes ci-dessous sont pour la plupart extraits du bulletin trimestriel "Europe & Laïcité"
Mise à jour: 4 septembre 1999.

     
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Editorial du bulletin no 156, Automne 1998.

L'Histoire l'enseigne et l'actualité le prouve: c'est lorsque l'opinion publique est troublée, ou, a contrario, lorsqu'elle baigne dans l'inconscience béate, que les spécialistes des mauvais coups lancent leurs actions les plus perverses. C'est, à l'évidence, le cas pour les offensives contre la Laïcité
Profitant à la fois d'un optimisme temporaire dont témoignent des sondages fluctuants, et des inquiétudes nées d'une crise économico-financière immaîtrisable, les cléricalismes pensent opportun de relancer leurs offensives contre la Laïcité et la République. Et cela, sans en avoir l'air et avec l'aide inconsciente des milieux politiques qui prétendent défendre l'une et l'autre.
Ce sont de véritable Chevaux de Troie que la droite cléricale et réactionnaire cherche à faire pénétrer au sein de notre société républicaine endormie.
En tous lieux et sur de multiples plans, culturels, juridiques, politiques, administratifs, les communautarismes religieux, ethniques et provinciaux se renforcent et mènent l'assaut contre l'unicité de la législation nationale et républicaine: tantôt ce sont les milieux musulmans (même prétendus "modérés") qui exigent reconnaissance et prise en charge, tantôt, ce sont des juifs orthodoxes qui revendiquent des privilèges et des exemptions au regard de la Loi, et toujours bien sûr, la hiérarchie romaine qui infiltre partout son influence et s'arroge des responsabilités dans la vie civique et sociale, en vue d'imposer sa morale, face à la loi républicaine.
Ces menées déstabilisatrices pour l'homogénéité nationale, se camouflent derrière des déclarations d'acceptation mensongère d'une laïcité qu'ils n'osent pas combattre à visage découvert. Faute de pouvoir la condamner, les uns et les autres allèguent la tolérance pour s'imposer à l'opinion publique. Toujours la vieille tactique de la "Thèse et de l'Hypothèse" chère à l'Eglise catholique.
Dans le camp des antilaïques, tous condamnent le Pacte civique et social (le PACS), coupable de ne pas s'inscrire dans la mise en pratique de leurs dogmes, (ce qui prouve le peu de cas qu'ils font en réalité de la tolérance et de la liberté individuelle). Sur un autre plan, ils protestent contre l'évolution des esprits en matière d'interruption volontaire de la vie, lorsque celle-ci est maintenue sans autre perspective que la souffrance définitive
Conscients que la laïcisation de notre société les empêche de faire triompher leurs dogmes délaissés, ils s'en prennent à l'unicité de la République: leurs représentants ou leurs complices au sein de la classe politique, favorisent le régionalisme destructeur de la cohésion nationale, en s'appuyant sur les résurgences les plus rétrogrades d'un passé d'obscurantisme. On reconstitue les provinces de l'Ancien Régime sous couvert de "pays" géographiquement découpés, pris en main par une caste administrative féodalisée et soumis aux puissances économiques dominantes. Cela au nom de l'Europe (dite) des nations. Pour faire bonne mesure et intensifier encore le retour en arrière, on facilite et on encourage la redécouverte des langues locales abandonnées par l'usage populaire et la tradition républicaine. Et derrière toutes ces menées inciviques, qui trouve-t-on ? les forces dogmatiques dont bien sûr, le cléricalisme catholique, qui cependant se prétend rallié à la République laïque!
En fait, tout ce qui peut anesthésier l'opinion, encourager son laxisme et sa tendance à la soumission, est sciemment revivifié. Dans ce contexte, que font nombre de nos hommes politiques prétendus progressistes? Ils se font complices plus ou moins conscients de ces évolutions réactionnaires, par peur, s'ils s'y opposent, de perdre une partie marginale de leur électorat (*).
Un parlementaire breton nous disait récemment : "un élu doit être attentif aux réactions même minoritaires de son électorat: s'il s'oppose, par idéologie, aux revendications droitères, il prend le risque d'avoir peu après quelques milliers de personnes dans la rue, contre lui." Allons, monsieur l'élu prétendu républicain, qu'est-ce qui vaut mieux, au regard de votre éthique alléguée: que vous soyez réélu (peut-être), au prix de reniements civiques, ou que vos principes soient courageusement défendus, en toute fermeté républicaine? La Laïcité, voyez-vous est indissociable du civisme républicain.
(*) en se réfugiant, occasionnellement dans le non-vote à l'Assemblée pour ne pas se compromettre!

Voir aussi la page Actualités pour les actions en cours.

Les hommes politiques et la laïcité

Editorial du numéro 155 de Europe et Laïcité (été 1998).

Il y a bien longtemps qu'on cherche vainement, dans les programmes politiques des partis, des références signifiantes à la laïcité considérée en tant que fondement civique, social ` et juridique de notre République. Tout au plus, parce que l'éthique laïque a acquis ses lettres de noblesse, lui tire-t-on un coup de chapeau bien conformiste, sous forme d'un agrément facile aux valeurs de tolérance et d'humanisme qu'il est de bon ton de lui reconnaître. Ces vertus-là ne sont plus niées par personne, du moins en France et dans quelques autres états européens. Mais ...

mais lorsqu il s'agit de faire rempart aux tentatives de recléricalisation de notre société,
mais lorsqu'il est question de construire l'Europe sur des bases institutionnellement laïques déclarées,
mais lorsque nous faisons des propositions précises, dans ce sens, permettant d'y parvenir, en présentant par exemple notre projet de Charte Européenne de la Laïcité, ou nos revendications d'insertions de références laïques dans le Traité de Maastricht,
alors, la plupart de nos hommes politiques sont gênés, et détournent la conversation.

Tous? Non pas vraiment. La droite (classique ou nationaliste) depuis toujours cléricale, favorable aux privatisations des services publics (ce qui est contraire à l'éthique laïque) reste campée sur ses positions d'antilaïcité viscérale dont elle fait un de ses thèmes de discours et d'action, en totale cohérence, elle, avec sa nature profonde et ses positions idéologiques traditionnelles.

En fait, ce sont les partis réputés progressistes qui ne savent plus trop quelle position défendre: l'héritage mitterrandien y est pour beaucoup. La survivance de ses objectifs de "social-démocratie chrétienne" ne cadre pas avec un solide attachement laïque républicain. Alors, nombre de politiciens dits de gauche se sont détournés de la laïcité, ou plutôt, ils en ont dénaturé le concept pour le rendre adaptable à leur tactique électorale.

Dans les autres pays d'Europe (notamment du Nord) les positions progressistes n'ont jamais été associées avec une volonté d'antivaticanisme défensif, car il ne se justifiait pas, du fait de la domination protestante. En Europe méditerranéenne par contre, le cléricalisme romain maintient plus vivante la vocation laïque de l'engagement progressiste, en suscitant les refus nécessaires. Toutefois, cette volonté militante est inégalement intégrée aux programmes des partis politiques de gauche qui s'obstinent à vouloir ratisser des voix dans une mouvance sociologique qui de toutes façons, leur est défavorable. En France comme en Europe, combien d'hommes politiques dits de gauche, vacillent toujours dans leur attachement à la laïcité républicaine et préfèrent rester discrets à ce sujet. C'est tellement plus facile d'alléguer le "modernisme" qui leur sert de cache-sexe idéologique!

"Vos analyses ne recueillent pas l'assentiment unanime de notre électorat, prétendent-ils. Les gens ne sont plus aussi sensibilisés qu'autrefois par la lutte pour la séparation des Eglises et de l'Etat. Les clergés s'affirment républicains ou démocrates et ne posent plus ouvertement de problème d'ordre politique (dès lors qu'on les subventionne largement)".

C'est ainsi qu'on voit un ministre des cultes jacobin vanter les mérites du statut concordataire de l'Alsace-Moselle; d'autres intégrer les influences religieuses aux services publics et aux cérémonies officielles, etc ...

A l'occasion des divers contacts que nous avons eus avec des responsables de la gauche plurielle (dont on pourrait penser qu'ils sont attachés à la promotion de la laïcité) on nous a fait comprendre qu'on n'allait tout de même pas indisposer le courant "catho-progressiste" de l'électorat et prendre le risque de perdre des voix, pour défendre une idée, peut-être très belle et riche de potentialités. On connaît leur discours :

"Parlons tolérance, liberté de conscience, humanisme et civisme: voilà qui est électoralement payant. Là-dessus tout le monde est d'accord. Limitons à cela le concept de laïcité et pour le reste soyons modernes. Rengainez vos discours sur l'indépendance du civique par rapport au religieux, du domaine public par rapport à l'espace privé: cela fait ringard, et cela fâche inutilement les clergés. N'oubliez pas que la France est l'état le plus laïque d'Europe. Minoritaire sur ce plan comme sur d'autres, notre pays doit s'aligner sur ce qui se fait ailleurs."

C'est ce laxisme idéologique et cet électoralisme-là qui, sur le plan de la laïcité comme à d'autres égards, empêchent le civisme progressiste de se revivifier. Or les sondages ne resteront pas éternellement favorables, et s'ils déclinent, certains risquent de regretter amèrement de s'être coupés des militants de la laïcité, si volontiers actifs dans les campagnes électorales aux enjeux clairement définis.

Nous demeurons persuadés que la République et la Laïcité ont davantage besoin d'hommes politiques clairvoyants et rigoureux sur les principes, que de politiciens à courte vue guidés par le seul souci de leur accession (ou de leur maintien) au pouvoir. Les hommes politiques (français et européens) que nous avons rencontrés considèrent avec inquiétude la relance laïque qui s'amorce, ou qui se cherche. La redoutent-ils par conviction ou par idéalisme? Non pas: tout simplement parce que des élections européennes (à la proportionnelle!) s'annoncent dans un avenir relativement proche et que la réémergence de l'idée laïque risque de brouiller le jeu. Une question se pose à eux: peut-on savoir quelle initiative saugrenue pourraient prendre les laïques en cette circonstance ?

Septembre 1997

1. Les Journées Mondiales de la Jeunesse.

Le Mouvement Europe & Laîcité a alerté les organisations laïques et européennes dès 1995 sur les projets de manifestation prosélyte du Saint-Siège en France pour l'été 1997.
Ces manifestations ont toujours été présentées comme des Rassemblements de la jeunesse mondiale, alors qu'elles ne concernaient que les catholiques.
Avant toute autre information diffusée par les médias, nous avons fait connaître les modalités d¹organisation des manifestations cléricales, inacceptables, car en opposition avec les règles constitutionnelles et légales de la laïcité institutionnelle (séparation des églises et de l'Etat).
Nous avons proposé très tôt une concertation des organisations laïques, dans le but d'organiser un vaste mouvement collectif de réplique à cette violation des règles républicaines. Faute d'avoir pu susciter un mouvement global de protestation, nous nous sommes joints aux organisateurs d'un meeting international le 24 Août à St-Denis.

Le Mouvement Europe et Laïcité considère qu'un chef religieux, de quelque confession qu'il se réclame, a le droit de venir en France et d'y organiser des cérémonies liturgiques, à la triple condition :
* que soit totalement respectée la légalité française,
* que la totalité des dépenses afférentes à ces manifestations soient prises intégralement en compte par les participants et les organisations confessionnelles déclarées, qui en sont organisatrices,
* que ces manifestations ne causent aucune gêne ni trouble sur le plan civique et civil.
Aucune de ces trois conditions n'a été respectée, et les gouvernements successifs se sont rendus coupables de violations inacceptables de la légalité républicaine.

Le Mouvement Europe et Laïcité appelle une fois de plus les organisations laïques, civiques et démocratiques de France et d'Europe à se montrer vigilantes et pugnaces afin d'empêcher le renouvellement, en France ou ailleurs, de tels faits.

Le Mouvement Europe et Laïcité alerte dès maintenant les dites organisations de l'inacceptable projet du Saint-Siège d'organiser en l'an 2000, à Rome, des cérémonies religieuses, constituant une extension cléricale des Jeux Olympiques d'Athènes.

Partout en Europe, la religiosité catholique pratiquante est en plein déclin, mais partout également, la hiérarchie catholique accroît ses prétentions à pratiquer un cléricalisme revanchard. C'est inacceptable.

[Voir aussi l' analyse de B. Courcelle.]

2 - Le Mouvement Europe et Laïcité au meeting Laïque International du 24 Août 1997.

A l'appel de diverses organisations laïques françaises et internationales, parmi lesquelles la Fédération Humaniste Européenne, l'Union Mondiale des Libres-Penseurs, la Libre-Pensée, le Mouvement Europe et Laïcité, l'Union des Athées, et de nombreuses personnalités responsables d'organisations laïques nationales, ont tenu à St-Denis un meeting, dont les média ont peu parlé, mais qui fit salle comble.

Nous étions représentés par X. Pasquini, membre du Conseil d'administration, chargé de la communication. Son intervention obtint un vif succès, dans laquelle il analysa les dangers que court la laïcité en France, et les tentatives de l'Eglise catholique d'imposer son influence et sa domination aux instances européennes. En voici des extraits.

"Actuellement, dans les coulisses des instances européennes, le Saint-Siège (1) tente d'obtenir les moyens légaux d'isoler la laïcité française et de réévangéliser l'Europe. Les gouvernements de la Communauté Européenne ont été saisis par le Vatican d'une demande d'insertion de deux textes concernant le statut juridique des églises [voir notre contre-proposition, ainsi que la note sur un colloque interreligieux organisé par le président du Parlement Européen].
[...] D'ailleurs le Saint-Siège a déposé voici quelques mois une demande d'accréditation d'un nonce apostolique auprès de l'Union Européenne. [...]
"Alors quoi faire contre l'offensive cléricale de cette fin de millénaire? Il faut s'unir bien sur!
"Comme l'an dernier le Mouvement Europe et Laïcité le proposait, une vaste action de protestation (et de proposition) pourrait être entreprise par les laïques, notamment sous forme d'envois de courriers individuels en direction des instances institutionnelles du pays. Rappelons qu'au temps de Giscard, cette méthode avait permis de sauver la mutualité des appétits de la droite dite libérale.
"Les laïques doivent se coordonner, étant bien entendu que chaque organisation garderait son indépendance et ses spécificités. Aux laïques de France, mais aussi aux laïques d'Europe, le Mouvement Europe et Laïcité propose donc de se retrouver autour de sa Charte Européenne de la Laïcité, pour un XXIème siècle vraiment humaniste et laïque en Europe."

(1) Saint-Siège: Etat théocratique de 44 hectares, dirigé par un souverain pontife doté de tous les pouvoirs, en dehors de tout contexte ni contrôle démocratique. En outre cet "état " n'est membre ni de l'Union Européenne, ni de l'ONU et n'est pas signataire de la Convention Européenne des Droits de l'Homme.


3 - Notre demande de reconnaissance comme Organisation Non Gouvernementale auprès du Conseil de l'Europe.

Les démarches administratives d'accréditation du Mouvement Europe et Laïcité comme ONG auprès du Conseil de l'Europe ont été engagées en juin 1997. Les modalités de reconnaissance officielle ne présentent pas de difficulté et se déroulent normalement. Plusieurs autres ONG laïques européennes nous soutiennent dans cette action.

Nos motivations sont simples, idéologiques et concrètes:
1 - Il convient d'accroître le nombre d'ONG (analogues à notre mouvement) se situant dans le contexte institutionnel européen, souvent plus perméable aux influences cléricales qu'aux idées de l'humanisme laïque;
2 - Aider à la diffusion et à la prise en compte de notre Charte Européenne de la Laïcité (traduite en bientôt une dizaine de langues européennes);
3 - Faire connaître et présenter aux instances européennes compétentes, nos propositions concernant la modification du contenu du Traité de Maastricht, qui visent à y intégrer des références claires et précises aux principes laïques et aux modalités de séparation de la puissance publique européenne vis à vis des Eglises, clergés, communautés et dogmes religieux;
4 - Organiser dans un cadre officiel reconnu des manifestations de promotion de la laïcité sur le plan européen;
5 - Faciliter les contacts avec les autres organisations et avec les instances européennes officielles.

Laïcité et Démocratie: un seul et même combat

(Bulletin "Europe & Laïcité", éditorial du numéro 149, décembre 1996)

En cette veille d'une nouvelle année imminente, il n'est pas inutile de faire le point sur les perspectives qui s'offrent à nous et sur nos résolutions pour l'avenir de notre engagement.

Afin de faciliter les traductions de nos textes et de notre dénomination en multiples langues, nous serons amenés désormais, à évoquer plus souvent notre mouvement sous le vocable d'Europe & Laïcité, plutôt que sous le seul sigle de CAEDEL (Centre d'Action Européenne Démocratique et Laïque) : ce n'est pas un abandon (car nous le rappellerons fréquemment), c'est simplement l'illustration de l'essor et de l'extension de notre engagement idéologique.

A cet égard, nous devons réaffirmer que dans le sigle CAEDEL, la référence à la démocratie reste au premier plan de nos préoccupations, et que nous ne saurions jamais l'abandonner au profit de la seule notion de laïcité qui en est indissociable, et qui l'éclaire. Chaque fois que, sur le plan international, nous nous engageons dans le combat laïque, c'est parce que nous voulons que l'Europe devienne demain pleinement démocratique, et qu'à travers ces deux concepts associés, une laïcité sans frontières trouve force et vigueur dans un monde émancipé.

Nous avons bien conscience de l'ampleur de la tâche à laquelle, avec de nombreuses autres forces de progrès, nous sommes attelés. Nous ne saurions oublier notamment qu'aujourd'hui, ce double idéal se trouve menacé par certains concepts , eux aussi associés : Sous prétexte d'une "mondialisation" tout à fait pervertie, (telle que les forces politiques dominantes la conçoivent), c'est en fait une tentative d'imposer à tous une excécrable pensée unique qui se déploie dans toutes les sociétés et les états dominés par le dogme d'un pseudo libéralisme économique. Celui-ci n'est en fait que l'alibi d'un capitalisme sauvage, asservissant et impitoyable pour les peuples soumis à des forces qui, dans l'état actuel des choses, engendrent pour le plus grand nombre, une large privation de libertés.

Et cette pensée unique que les castes au pouvoir en de multiples états nous assènent, qu'est-ce d'autre qu'un dogmatisme quasi religieux ? Quel laïque pourrait s'en satisfaire ? Quel démocrate pourrait s'y résigner ?

C'est pourquoi Laïcité et Démocratie ne constituent qu'un seul idéal, objet d'un seul et même engagement.

C'est un combat global que nous avons à mener, en association avec tous ceux qui sont, à nos côtés, engagés dans des luttes convergentes.Et puisqu'une nouvelle année civile se profile à l'horizon, faisons de cette résolution militante, la concrétisation de nos convictions. Dans cet esprit, nous adressons à nos amis nos meilleurs voeux pour la satisfaction de notre idéal de Laïcité et de Démocratie.

Ripostes laïques à l'incursion pontificale
de septembre 1996


Le Mouvement "Europe &Laïcité" a participé à plusieurs manifestations laïques les 21 et 22 Septembre 1996, en riposte aux démonstrations publicitaires organisées en France par le Vatican, avec l'aide, le soutien et ... la complicité du gouvernement français.

Que le Pape ait voulu effectuer une visite pastorale auprès de ses ouailles, pourquoi pas? La France est une République laïque qui respecte la libre expression des croyances, dans le cadre des lois existantes.

Mais, que le pontife romain ait placé ce voyage sous les auspices du 1500-ième anniversaire du baptême d'un chef franc, en prétendant considérer cet évènement comme l'acte fondateur de la nation française, voilà qui est inconvenant et provocateur. La collusion de la présidence de la République et du Saint-Siège est en outre proprement scandaleuse. Le baptême de Clovis n'a été l'acte fondateur que du seul cléricalisme en France, puisqu'il scellait une alliance politique entre l'Autel et le Trône.

Par ailleurs le subventionnement par l'État de ces démonstrations de prosélytisme religieux est contraire à la loi et à la constitution.

D'où la légitimité des manifestations laïques.

Le Gouvernement et le chef de l'Église catholique ne s'y sont pas trompés, et dès le 2-ième jour du show vaticano-gouvernemental, le ton des homélies et des discours a notablement changé: les prétentions à la reconquête et à la recléricalisation ont été prudemment gommées et Jean-Paul II a même conclu sur une allusion, non à la sainte Trinité, mais à la trilogie républicaine "Liberté, Égalité, Fraternité". Pour un peu, il se serait abonné à "Europe & Laïcité"...!!

[Voir aussi l'analyse de B. Courcelle.]

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Dernière mise à jour: 11 AVRIL 2006